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Élise à la ferme: l’escort suisse qui met les féministes en PLS !

Playboy France, février 2022

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➡️  VOIR LA VIDÉO INTERACTIVE ICI  ⬅️



Elise, escort genevoise qui n’a pas froid aux yeux (et pas qu’aux yeux), estime être victime de censure. La ville de Genève et le parking du Mont-Blanc ont refusé de placarder une centaine de ses affiches publicitaires. Sur les affiches en question, Elise est dans une étable en train de caresser les biquettes, jouer avec les chevaux, traire les vaches, puis boire du lait frais au pis d’une chèvre. «Mais où est le mal ? Je fais ce que je veux de mon corps et de mon temps libre» répète Elise, avec force et conviction. Direction la ferme pour un entretien choc. Oui, l’amour est dans le pré !

 

PLAYBOY: Votre campagne publicitaire, "Elise à la ferme" a été censurée par les féministes. Pourquoi ?

ELISE: L'association féministe qui attaque ma campagne estime que mes affiches donnent une image «soumise et objetisée» de la femme et qu'elles se réfèrent à des «codes pornographiques». Il semblerait aussi que mon décolleté pose problème, même si on ne voit pas mes seins.  

Je peux vous assurer que je ne suis ni objetisée, ni soumise. J’exerce ce métier légalement depuis 5 ans, en entreprise individuelle. Je suis une femme épanouie. Ma vie de famille est stable et je construis une magnifique relation avec mon compagnon depuis dix ans. Mes parents et mes sœurs sont au courant de mon activité, ils la respectent et ils me soutiennent. Il en est de même pour mes clients qui ont toujours fait preuve de respect, que ce soit physiquement ou verbalement. 

Entrepreneuse, j’ai voulu me promouvoir au printemps 2021 et je me suis tournée vers le site BemyGirl.ch. Nous avons imaginé et créé ensemble cette campagne publicitaire dans le plus grand respect de ma personne avec ma validation à chaque étape. C’est d’ailleurs dans ma ferme familiale que la vidéo interactive et les affiches d’«Élise à la ferme» ont été réalisées. Il faut savoir que j’ai grandi à la campagne entourée d’animaux, autant dire que j’étais dans mon élément à 100%. Cette publicité est donc à mon image: naturelle, drôle et décalée.
 

PLAYBOY: Comprenez-vous qu'une association qui défend le droit des femmes ne respecte pas le choix d'une femme libre et indépendante?

ELISE: Non, ce n'est pas logique. J’exerce en Suisse et j’ai le droit de faire de la publicité comme toute entreprise. Je suis déclarée, je paye mes impôts, mes charges sociales et je cotise pour ma retraite. Je ne devrais pas faire l’objet de discrimination. 

L’association affirme que mes affiches donnent une «une représentation inconvenante de la sexualité». Je me pose donc la question : «Qu’est-ce qu’une représentation convenante de la sexualité ?» Dans mon métier, je vois à quel point les fantasmes liés au sexe peuvent prendre des formes différentes. La sexualité, par essence, ce n’est pas quelque chose de conventionnel, bien au contraire. Cela concerne tout le monde, les hétéros comme la communauté LGBT. Chacun a le droit de vivre son rapport à la sexualité comme il l’entend, dans le respect de sa personne et de son/ses partenaires. Si j’ai la chance d’exercer mon métier par passion, ce n’est hélas pas le cas de toutes mes consœurs. Elles sont encore trop nombreuses à être exploitées par un maquereau ou une maquerelle. Ce sont elles qui ont besoin d’être défendues par les associations. A mon avis, c’est un combat bien plus urgent à mener que celui de mon décolleté.
 

PLAYBOY: De manière plus générale, comprenez-vous que certaines personnes puissent être choquées par cette série de photos ?

ELISE: Oui, je comprends. On a tous une perception différente selon l’éducation qu'on a eue, ses expériences de vie et ses convictions. Mais de manière générale - exception faite de l'association féministe - je n'ai eu que des retours positifs sur ma campagne publicitaire, que ce soit de la part d'hommes ou de femmes. J'ai pu observer directement la réaction des passants face à mes affiches. La plupart sont intrigués, s'arrêtent et sourient. Ce qui est génial, c'est quand ils sont deux et qu'ils discutent de l’affiche. Certains pensent que c'est une publicité pour le lait. D'autres sont morts de rire et la prennent en photo. Même des agents de police de la Brigade des mœurs ont confié qu’ils étaient fans de cette campagne. 

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PLAYBOY: Vous êtes en décolleté, en culotte dans une ferme et vous buvez du lait directement au pis d'une chèvre. Quel est le message? Soumission?

ELISE: Le message n'a rien à voir avec de la soumission, ça montre juste que je suis joueuse et naturelle. Boire le lait frais directement au pis, pour moi, c’est un souvenir d’enfance. Quand j’étais petite, avec mes parents on allait régulièrement à la ferme d’à côté pour acheter du lait de vache. On en profitait pour assister à la traite. Il arrivait que la fermière me propose de goûter le lait en pressant le pis d'une vache. C'était marrant d'attraper le jet au vol et de savourer le lait entier encore chaud. Ça se fait dans le milieu, il n’y a rien de choquant. 

Ça ne m’a pas du tout dérangée de faire le shooting photo « Elise à la ferme » en petite tenue. L’été je suis souvent en bikini pour bronzer dans le champ à côté de la ferme ou pour doucher ma jument après une longue randonnée. Ce n’était pas la première fois que les paysans du coin me voyaient les fesses à l’air!

Après, évidemment, on peut interpréter l’affiche comme on veut. Certains imagineront que le lait représente du sperme et que ma position s’apparente à une scène pornographique. Mais quand bien même l’affiche faisait réellement écho à cela, serait-il pour autant question de soumission? Ma réponse est non. Il y a des femmes qui aiment prendre en bouche, au même titre qu’il y a des hommes qui adorent faire des cunnilingus à des femmes qui mouillent beaucoup. Le problème, c'est qu'en étiquetant cette pratique comme «dégradante pour les femmes», on conditionne ces dernières à en avoir honte. Personnellement, quand je pratique une fellation, je ne me sens pas soumise, au contraire, je me sens en position de force : c'est moi qui ai la télécommande !

Chaque femme doit pouvoir vivre sa sexualité comme elle l'entend, libre, sans complexe, sans que personne ne lui dise «ça c'est bien, ça c'est mal, ça c'est honteux». 
 

PLAYBOY: Allez-vous porter plainte contre l'association féministe qui a orchestré la censure ?

ELISE: Non. On va éviter une guerre sans fin. Je suis néanmoins satisfaite d'avoir pu exprimer mon point de vue dans les médias. 

 

PLAYBOY: Vous vous définissez comme une escort "libre et indépendante". Ça veut dire quoi ?

ELISE: Cela signifie que je ne travaille ni pour un salon ( = maison close), ni pour un proxénète. 100% de ce que paient les clients me revient. Au niveau du travail au quotidien, je fixe mes horaires comme je veux, je décide des services que je propose et de ceux que je refuse. Je choisis mes clients généralement au feeling, après échanges de messages.

Juridiquement, j'exerce sous la forme d'une entreprise individuelle domiciliée à Genève. Je suis épaulée par une fiduciaire pour la comptabilité et les formalités administratives. 

Être escort indépendante me permet de jouir d'une grande liberté mais nécessite beaucoup d'organisation et de rigueur. Au début, j'ai dû chercher un appartement pour recevoir ma clientèle. Ça n'a pas été facile, car le marché de l'immobilier est très tendu à Genève. Il a fallu aussi m’assurer que cela ne posait pas de problème avec le voisinage. Quand on travaille dans un salon, on n’a pas à se préoccuper de ce genre de problème puisque c'est le gérant ou la gérante qui s'en occupe.

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PLAYBOY: A quoi ressemble une de vos journées types ?

ELISE: Réveil à 7h, gymnastique matinale, petit déjeuner, passage à la salle de bain, trajet à vélo jusqu'à mon lieu de travail (avec mon chien dans la remorque). De 9h à 18h : rendez-vous clients (entre 2 et 8 rdv par jour, la plupart du temps chez moi, parfois à l'hôtel ou chez le client). 18h : trajet à vélo pour rentrer chez moi, souper, paperasse et informatique. J’essaie de me coucher vers 23h.

NB : Le temps passé physiquement avec mes clients représente environ la moitié de mon temps de travail. Pour le reste, il y a tous les préparatifs d'hygiène et de beauté, le ménage, les lessives, les messages, la prise de rendez-vous, l'aménagement du local, l’achat des fournitures, la comptabilité et le marketing. 
 

PLAYBOY: Pouvez-vous présenter votre métier ? 

ELISE: Déjà fait dans les autres questions
 

PLAYBOY: Qu'est-ce qui différencie votre métier de la prostitution ?

ELISE: Mon métier d’escort, c’est une forme de prostitution, il ne faut pas se voiler la face. Certes, mes tarifs sont plus élevés (450€ l’heure) mais je tiens vraiment à dire que grâce à BemyGirl.ch, qui est la plateforme haut de gamme de référence dédiée aux escorts indépendantes, j’accède à une clientèle globalement aisée, généreuse et cultivée.

Aussi, mes rendez-vous comprennent beaucoup de “social time” mais, en ce qui me concerne, 60% du rendez-vous reste sexuel. 

En tout cas, je suis fière de mon métier. Au même titre qu’une aide-soignante ou d’un kiné, je suis en contact physique avec les clients pour leur faire du bien. Pendant le reste du temps, on discute, on parle famille, boulot, amis, séries Netflix, on rit, on fait la sieste, on échange des conseils, on regarde des vidéos marrantes sur Tik Tok ou des photos de nos dernières vacances… Chaque rendez-vous est unique.
 

PLAYBOY: Pourquoi êtes-vous devenue escort-girl ?

ELISE: D'abord parce que j'adore le sexe et ensuite parce que c'est bien payé. Et aussi parce-que ça fait de belles anecdotes à raconter pendant les repas de famille. PTDR

Certains font la collection d’objets d’art, moi je collectionne les expériences sexuelles. Chaque homme qui franchit le pas de ma porte est un spécimen unique que j’étudie et que je savoure. 

J’aime observer la diversité des anatomies, m’inspirer du savoir-faire de mes clients, de leur savoir-être et de leur expérience. Chacun d’entre eux m’apprend quelque chose, que ce soit sexuel ou pas. Être escort, c'est une sorte de pouvoir magique qui permet de sauter les étapes dans la relation hommes-femmes et d'entrer directement dans l'intimité.

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PLAYBOY: Qui fait appel à vos services ?

ELISE: Des hommes à 95 %. Il m’arrive aussi d’avoir des couples de temps en temps. Mes clients viennent de milieux très différents. Il y en a beaucoup qui sont dans la finance, les assurances, le trading, l’informatique et l’ingénierie. Mais à côté de ça, je reçois aussi des artisans, des enseignants, des policiers, des agriculteurs, des artistes, des médecins, des étudiants, des juristes, des ouvriers, des ingénieurs, des gardiens de prison et même des chômeurs. La moyenne d’âge de mes clients se situe autour des 40 ans. Les plus jeunes ont la vingtaine, les plus âgés approchent des 70 ans. 
 

PLAYBOY: Des personnes connues parmi vos clients ?

ELISE: Il y a quelques années, j'ai eu comme client un célèbre lobbyiste parisien dont je tairai le nom. Il m'avait emmenée en vacances dans le sud chez l'un de ses amis, un journaliste et animateur que l'on voit souvent à la télévision. Aujourd’hui, dans mes clients réguliers j’ai quelques écrivains et hommes d’affaires, mais j’avoue ne pas m’être penchée sur leur degré de notoriété. 
 

PLAYBOY: La légende veut que les footballeurs, les politiciens et Yves Bouvier soient de fidèles clients…

ELISE: Je n’ai jamais eu le plaisir de rencontrer Yves Bouvier. Des clients politiciens, je n’en ai pas, du moins pas que je sache. Quant aux footballeurs professionnels, j'en rencontre de temps en temps mais il ne me semble pas qu’ils soient célèbres (bon en même temps, je n’y connais pas grand-chose en football). Pour être honnête, j'accorde peu d'importance à la notoriété ou au patrimoine de mes clients. Je donne la priorité aux hommes respectueux, sympathiques, humbles et propres. 
 

PLAYBOY: Vous devez avoir quelques belles histoires à raconter. Pouvez-vous nous partager les 3 anecdotes les plus croustillantes?

ELISE: J'ai un client régulier qui me demande de lui introduire une baguette chinoise dans l'urètre quand il a une érection. C'est une opération délicate. A chaque fois, j'ai l'impression d'être dans un bloc opératoire quand je fais ça.

Un jour, un client m'a demandé de bien salir mes bottes d'équitation avec du crottin de cheval. Ensuite, il m'a fait venir chez lui pour qu'il puisse les lécher en se masturbant. Il m'a également demandé de lui écraser les testicules et le pénis avec lesdites bottes.

Une fois avec un client on a fait l'amour au cinéma devant Jurassic World 2. Il n'y avait que deux autres personnes dans la salle, on s’était installés discrètement tout au fond. Ça fait très bizarre de sucer en regardant des dinosaures manger des gens, le tout dans un boucan d’enfer avec des cris de panique.

Petit bonus, des demandes qu’on m’a faites mais que j’ai refusées : 

- le gars qui voulait me ronger les ongles de pieds ;

- celui qui voulait faire l’amour spécifiquement quand j’avais mes règles ;

- le gars qui voulait que je le promène en laisse comme un chien, tout nu, au parc en plein centre de Genève ;

- celui qui voulait que je lui pète au visage ;

-  celui qui voulait que j’écrase des cigarettes incandescentes sur ses parties génitales ;

- l’étudiant qui voulait manger des capotes usagées. 

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PLAYBOY: Comment se passe un RDV avec une escort girl ?

ELISE: En règle générale, j'accueille le client chez moi et on fait connaissance autour d'un verre. Ensuite il prend sa douche et me rejoint dans la chambre. On commence gentiment avec des caresses, des baisers, des préliminaires, puis on fait l'amour. Selon le client et mon humeur du moment, ça peut être super intense et passionné, ou alors plus tendre et doux. En général, quand on a terminé, on se repose sur le lit, on discute et on rigole. On en profite pour se confier l'un à l'autre. 
 

PLAYBOY: Un client peut-il vous solliciter s'il est smicard ?

ELISE: Il peut oui, mais il va devoir manger des pâtes pendant le reste du mois. Mon tarif le plus bas est 250 € pour 30 minutes. Ça fait une grosse somme pour quelqu’un qui gagne le SMIC. Cela étant, s’il vient me voir une ou deux fois par an, c’est jouable. J’en ai qui font comme ça. Il y a même des chômeurs parmi mes clients.
 

PLAYBOY: Qu'est-ce qui vous attire dans ce métier : le sexe, l'argent ou le fait d'être indépendante ?

ELISE: Clairement les trois. C'est difficile d’établir une hiérarchie entre les trois. 

Le sexe c'est mon moteur, ma motivation. Me lever le matin et me dire que je vais faire l’amour avec 5 mecs dans la journée, ça me met de bonne humeur. J’ai beaucoup d’habitués mais j’aime bien voir de nouvelles têtes de temps en temps. C’est la surprise, le frisson de l’inconnu ! J’ai besoin d’adrénaline.

L'argent, pour moi est synonyme de liberté et de sérénité. J'ai grandi dans une famille où on avait peu de moyens. On était toujours dans le stress du budget et la peur du lendemain. Il y a eu des hivers très difficiles où on n’avait même pas de chauffage. Aujourd'hui, je suis beaucoup plus sereine et j'ai de l'épargne en cas de pépin. Contrairement à beaucoup d’escorts, je n’achète pas de produits de luxe type sac Louis Vuitton, chaussures Louboutin ou bijoux hors de prix. Ça ne m’intéresse pas. En revanche, réaliser des rêves de petite fille comme aller au ski, faire du parapente ou nager avec des poissons multicolores aux Caraïbes, là je dis oui ! Comme on dit, l’argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue grandement.

Être indépendante c'est la cerise sur le gâteau. Personne pour me dire ce que je dois faire, aucun compte à rendre à un supérieur, je peux prendre des congés quand je veux. C'est le top.

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PLAYBOY: C'est quoi le plus important entre le sexe ou l'argent ?

ELISE: Le sexe.
 

PLAYBOY: C'est quoi votre type de mec ?

ELISE: Oula la il y en a plein, je pourrais écrire un roman ! En règle générale, je craque pour les mecs sportifs. Ce n'est pas pour rien que je participe à autant de Spartan races, c'est pour mater des corps taillés en V ! J'aime beaucoup les hommes plus grands que moi, ce côté imposant, ça me donne des frissons. J'ai remarqué aussi que j'avais un faible pour les yeux clairs, ça m’hypnotise, c'est comme si je perdais l'usage de mon cerveau. Il y a un autre truc qui m'excite aussi, ce sont les tatouages. De beaux motifs sur les mollets, les bras ou le dos, j’adore. J'ai aussi un fantasme avec les pompiers, les policiers et les militaires. Ça fait un peu cliché, mais c'est plus fort que moi. Quand je vais au boulot à vélo et que je croise une voiture de flics, je me lèche les babines en imaginant me faire embarquer au poste. 

Niveau caractère, j'apprécie la compagnie des hommes optimistes, qui se concentrent sur les aspects positifs de la vie. J'aime les hommes rassurants et protecteurs, mais qui respectent ma liberté. Généralement, quand on me donne des ordres, je fais exactement le contraire. Le tact et la diplomatie, ça marche très bien avec moi. J'ai un faible aussi pour les mecs un peu timides. Ça réveille en moi une sorte d'instinct prédateur qui me donne envie de faire des trucs sexuels avec eux. Enfin, je kiffe les gars qui ont de l'humour. J'adore faire des blagues du genre mettre des pétards sous la cuvette des chiottes, balancer des objets incongrus sur le gars pendant qu'il prend sa douche ou encore changer le fond d'écran de son ordinateur pendant qu'il a le dos tourné, et mettre une image dégueulasse à la place. Il vaut mieux aimer rigoler sinon ça ne passe pas ! 😄
 

PLAYBOY: Vous serez où dans 5 ans ?

ELISE: Toujours à Genève je pense. J’aime bien ma vie telle qu'elle est et je souhaite exercer mon métier aussi longtemps que possible. J'aimerais bien aussi aller travailler du côté de la Suisse alémanique, genre 15 jours 3X/an. J'ai remarqué que la plupart de mes clients suisses-allemands étaient de bons coups. Coïncidence ? Je ne crois pas. Pour en avoir le cœur net, il va falloir que j'aille mener l'enquête du côté de Berne ou Zurich. Elise De la Villardière en direct de chez les bourbines (voir le sketch de Marie-Thérèse Porchet – La leçon de géographie).
 

PLAYBOY: Question clin d'œil : vous êtes libre, indépendante et disposez du sexe comme bon vous semble. N'êtes-vous pas en définitive une vraie féministe ?

ELISE: Oh que si ! Je suis féministe dans le sens où je défends les droits et les libertés des femmes. Chacune d'entre nous devrait pouvoir disposer de son corps comme elle l'entend. Que ce soit avoir des enfants ou pas, s'habiller sexy ou pas, s'épiler ou pas, tarifer ses relations ou pas.

Quand je vois qu'en France, certains s'acharnent à faire interdire la prostitution, cela revient à dire « Mesdemoiselles, vous êtes bien trop sottes et irresponsables pour décider de ce qu'il faut faire avec votre corps. Nous, on sait mieux que vous, on est intelligents, on a inventé le concept d'indisponibilité du corps humain. Et parce que ça sonne bien, on va vous dire ce que vous devez faire avec votre vagin ». 

Personnellement, je trouve ce concept « d'indisponibilité du corps humain » complètement fucked up. On en parle de l'indisponibilité du corps humain de la femme de ménage qui a les deux bras dans la merde pour nettoyer les WC ? On en parle de l'indisponibilité du corps de l'ouvrier qui se flingue les poumons avec les produits toxiques à l'usine ? On en parle de l’indisponibilité du corps humain du rugbyman professionnel qui s’éclate la cervelle à chaque match et qui se retrouve avec Alzheimer à 30 ans ? On ne leur interdit pas de travailler à tous ceux-là. 

Je revendique une sexualité décomplexée et un désir égal à celui des hommes. Selon moi, il faut se débarrasser de l'idée selon laquelle le pénétrant domine et le pénétré est dominé. Non seulement ça conditionne les femmes à croire qu’elles subissent l’acte sexuel, mais en plus, ça met la pression aux hommes qui s’imaginent qu’ils vont devoir tout gérer tous seuls et qu’ils seront les seuls responsables en cas d’échec. 

Ce serait cool que les femmes prennent plus d’initiatives en matière de sexe. Au lieu d’attendre passivement qu’un homme leur donne du plaisir (technique assez peu efficace d’ailleurs), elles devraient aller le chercher. Guider son partenaire, lui parler, suggérer une position ou un rythme, jouer avec les angles, les pressions, osez Mesdames ! C’est hallucinant le nombre d’hommes qui aiment qu’on se serve d’eux comme d’un sex-toy. Au passage, notons que si Madame est accablée de tâches ménagères et passe plus de temps que Monsieur à gérer le foyer, il ne faut pas s’attendre à ce qu’elle ait l’énergie de faire tout ça. A bon entendeur 😉  

Contrairement à d’autres féministes, je n'ai pas la haine des hommes, je les adore. Je serais sacrément triste s’ils n'étaient pas là ! Ils méritent d'avoir à leurs côtés des femmes bien dans leur peau, libres, fortes et épanouies. 

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PLAYBOY: Combien cette activité vous rapporte t-elle ?

ELISE: Plusieurs milliers de francs suisses par mois, mais je n'en dirai pas plus ! Je gagne suffisamment bien ma vie pour couvrir mes frais, mettre un peu de côté pour mes vieux jours, partir en vacances de temps en temps et acheter des croquettes vegan sans gluten pour mon chien Rex - non je déconne - il s'appelle Peso. 
 

PLAYBOY: Aviez-vous une vocation de gosse ? Quelle formation avez-vous suivie ? Ecole ? Ecole des escorts ? 

ELISE: Je n'avais pas vraiment de vocation quand j’étais gosse. Je changeais d'avis tout le temps. J'ai fait toute ma scolarité en France. Au collège, j'avais le profil de l'intello coincée, solitaire, toujours planquée à la bibliothèque. Au lycée, j’étais toujours très studieuse mais j'ai rapidement découvert les joies du sexe. Je passais mes semaines en internat à étudier et mes weekends en boîtes de nuit à la recherche de plans culs. Un soir, je me suis fait repérer par une strip-teaseuse dans une discothèque. Elle m'a proposé de travailler avec elle le week-end, comme gogo-danseuse. J'ai accepté. Ça ne m'a pas empêchée de passer le baccalauréat avec 18,75 de moyenne et de recevoir les félicitations du jury. Je ne savais toujours pas quel métier j'avais envie de faire. 

Un peu au pif, j'ai fait une licence de Droit à l'Université de Savoie, puis j'ai été embauchée comme assistante juridique dans un cabinet comptable à Chambéry. J’y suis restée près de 3 ans. Le cadre de travail était plutôt agréable et j’avais un patron super sympa. Mais malgré cela, je m’ennuyais et j’étais un peu déprimée. Heureusement, le weekend, je bossais toujours comme gogo-danseuse et même comme strip-teaseuse pour les anniversaires et les enterrements de vie de garçon. Là, je m’amusais comme une folle. Je faisais des shows aux quatre coins de la région, c'était à chaque fois une nouvelle aventure. 

Un soir, j'ai rencontré un riche homme d'affaires jordanien qui m'a proposé de passer la nuit avec lui dans sa villa à Genève. J'ai accepté, par curiosité. Nous n'avions pas parlé d'argent. On a couché ensemble et le lendemain matin, avant que je parte, il m'a donné une boîte. À l'intérieur, il y avait 2500 CHF et une Rolex neuve. J'ai halluciné. C'est là que j’ai réalisé que je venais de faire ma première pseudo-expérience d’escorting. Comme ça m’a plu, j’ai décidé de mettre des annonces sur des sites internet suisses, notamment sur BemyGirl.ch. Ça a été le début du succès. Je suis arrivée à un stade où je combinais mon travail de juriste, celui de gogo-danseuse et celui d’escort. Ça devenait ingérable, il fallait faire un choix. J'ai démissionné de mon poste de juriste et j'ai choisi de m'investir à 100% dans l'escorting. Je ne regrette pas, c'est l'une des meilleures décisions que j'ai prise dans ma vie.
 

PLAYBOY: Travaillez-vous seulement en Suisse ou partout dans le monde ou en Europe ?

ELISE: Je travaille à 99% en Suisse, principalement à Genève et de temps en temps à Lausanne. Je me sens bien ici, je trouve les gens respectueux, polis et les salaires sont élevés. La prostitution est légale et à ce titre, je bénéficie de la protection d’un corps de police spécifique, la Brigade des Mœurs. Comme j’ai la nationalité suisse (en plus de la nationalité française), je peux exercer sans permis de travail et ça, c’est vraiment cool. Pour couronner le tout, on a vraiment un cadre magnifique à Genève : le lac, la campagne environnante, tout cela en ayant les avantages d'une grande ville. 

C’est sans compter que mon compagnon, ma famille et mon chien sont dans la région. A vrai dire, je n’ai pas besoin de voyager pour rencontrer des gens du monde entier, Genève est une ville tellement cosmopolite ! 

Je reçois parfois des demandes de clients qui voudraient séjourner à l’étranger avec moi, mais généralement je refuse. Déjà parce que ça prend un temps fou à organiser et ensuite parce que 9 fois sur 10 je ne connais pas le client. C’est une chose de passer 2 heures avec un inconnu, c'en est une autre de passer plusieurs jours H24 avec. Il suffit que je ne puisse pas le blairer pour que le séjour paradisiaque se transforme en enfer. Quitte à voyager, autant que ce soit pour de vraies vacances, en mode détente et tourisme.
 

PLAYBOY: Aimez-vous choquer ?

ELISE: Oui. C'est une manière pour moi de sortir les gens de leur train-train quotidien. C'est un peu comme une démarche artistique, j'aime créer de l'émotion. Cela étant, je ne tiens pas non plus à traumatiser les gens. Ce que cherche, c'est les surprendre, les faire sourire voire rire et stimuler leur imagination.

Le but, c’est qu'en passant devant mes affiches, ils s'arrêtent net et se disent « Mais WTF ?! ».  
 

Interview Playboy Magazine France: Rei Angjeli

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